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Avortement et aide à mourir : des débats qui se répondent

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L’avortement et l’aide à mourir (euthanasie), deux pratiques situées aux extrémités de la vie, entraînent des débats éthiques et politiques intenses. Malgré leurs différences fondamentales, ces pratiques soulèvent des questions communes sur l’autonomie, la dignité et l’influence de la société sur les choix individuels.


Dans L’autonomie relationnelle en bioéthique : le cas de l’avortement tardif et de l’aide médicale à mourir, publié en 2022, Bernier, Bernatchez & Sweeney Beaudry démontrent que les décisions en matière d’avortement ou d’aide médicale à mourir ne sont jamais purement individuelles. Elles sont plutôt relationnelles et intersubjectives : influencées par les proches, les normes sociales et organisationnelles. Par exemple, tant l’avortement que l’aide médicale à mourir peuvent être, en partie, justifiés par un désir de ne pas imposer un fardeau à ses proches (ex : ses parents ou ses enfants). 


Dans Disability and the Complexity of Choice in the Ethics of Abortion and Voluntary Euthanasia publié en 2021, Shane Clifton montre, à partir du modèle social du handicap, que le support populationnel à l’avortement et à l’aide médicale à mourir est souvent influencé par des préjugés validistes. Il critique en même temps le mouvement pro-vie, qui protège la vie sans garantir un contexte favorable, et le mouvement pro-choix, qui ignore les inégalités sociales. Il plaide pour une société où les vies avec handicap seraient valorisées et où les obstacles à une vie épanouissante malgré le handicap seraient abolis. Selon lui, il s’agit de prérequis pour que les décisions soient réellement libres.


Dans une société où la valeur d’une vie est souvent mesurée à l’aune de sa capacité à contribuer économiquement ou à demeurer autonome, les vies perçues comme « dépendantes », « non productives » ou « coûteuses » peuvent implicitement être jugées moins dignes d’être poursuivies. Cette vision peut influencer, consciemment ou non, les discours publics, les politiques de santé et les choix individuels, en renforçant l’idée que mettre fin à une vie peut socialement être acceptable lorsque la qualité de vie attendue ou la contribution potentielle ne correspondent pas aux normes dominantes.


 
 
 

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